Existe-t-il des risques pour la santé ?
L’impact sur la santé des éoliennes a fait l’objet de plusieurs rapports dont les plus récents ont été publiés en mars 2017 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Evaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens) et en mai 2017 par l’Académie nationale de médecine (Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres).
Les conclusions de ces études indiquent « que les mécanismes d’effets sur la santé regroupés sous le terme « maladies vibroacoustiques », rapportés dans certaines publications, ne reposent sur aucune base scientifique sérieuse ». Mais aussiqu’« aucune maladie ni infirmité ne semble pouvoir être imputée » au fonctionnement des éoliennes. « (…) L’examen de ces données expérimentales et épidémiologiques ne mettent pas en évidence d’argument scientifique suffisant en faveur de l’existence d’effets sanitaires liés aux expositions au bruit des éoliennes, autres que la gêne liée au bruit audible et un effet nocebo [le contraire de l’effet placebo], qui peut contribuer à expliquer l’existence de symptômes liés au stress ressentis par des riverains de parcs éolien ».
Est-ce que l’éolien fait du bruit ?
Le régime ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), auquel sont soumises les éoliennes, fixe des niveaux d’émergences sonores à ne pas dépasser : 5 décibels (dB) le jour et 3 dB la nuit, lorsque le bruit ambiant est supérieur à 35 dB. Ainsi, des études acoustiques permettent de déterminer la bonne distance des éoliennes par rapport aux espaces habités.
Si malgré les conclusions des études, un dépassement des seuils réglementaires est constaté, le Préfet peut aussi imposer de mettre en place des actions correctrices comme les plans de bridage des éoliennes par exemple.
Toutefois, selon l’ANSES, les émissions sonores des éoliennes sont bien souvent « très en deçà de celles de la vie courante ». La frise ci-contre représente le niveau sonore d’une éolienne par rapport à d’autres nuisances sonores du quotidien.
Par ailleurs, les éoliennes font l’objet de perfectionnements techniques constants : diminution de la vitesse de rotation des pales, engrenages de précision silencieux, montage des arbres de transmission sur amortisseurs, capitonnage de la nacelle, etc. Autant d’avancées technologiques qui permettent de réduire l’impact sonore des éoliennes.
Les éoliennes vont-elles être sur mon jardin ?
La distance des éoliennes par rapport aux habitations est toujours étudiée pour limiter l’impact visuel d’un projet.
Ainsi, des études environnementales, paysagères et patrimoniales sont réalisées en amont pour déterminer la bonne distance entre les éoliennes et les habitations, et la meilleure insertion du projet dans le paysage.
Depuis la Loi Grenelle II (2011), une distance minimum de 500 mètres doit obligatoirement être respectée. Une enquête réalisée en 2015 par l’institut de sondage BVA auprès de 900 personnes dans un rayon de 500 à 1000 mètres de parcs éoliens révèle que 84% des personnes interrogées estime que le parc éolien est situé à bonne distance des habitations.
Les éoliennes encouragent-elles l’installation de centrales thermiques ?
De nombreux spécialistes ont plusieurs fois démontré que l’Allemagne n’utilise pas du charbon pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables développées fortement depuis sa sortie du nucléaire. Entre 2000 et 2016, la part du charbon a d’ailleurs diminué passant de 50% à 40%*.
Le développement de l’éolien contribue ainsi à la baisse des énergies fossiles (gaz, charbon, fioul) un peu partout en Europe mais aussi en France où 5 500 MW de production d’énergie fossile ont été arrêtés entre 2010 et 2016**.
De plus, l’augmentation de la capacité d’accueil des réseaux électriques et l’essor des moyens de stockage de l’énergie permettront aux énergies renouvelables de se substituer davantage aux centrales thermiques. En 2016, la capacité éolienne installée dans l’Union Européenne a d’ailleurs dépassé celle du charbon ! ***.
** (Source : RTE)
*** (source : Wind Europe, Wind in power, 2016 european statistics)
Comment les éoliennes sont-elles intégrées au paysage ?
Selon les experts, la perception d’un paysage est une donnée subjective qui conditionne l’impression de l’impact paysager d’un parc éolien.
Il est donc très important de tenir compte de la perception du paysage d’un territoire pour proposer la meilleure implantation possible en fonction des milieux naturels et humains. C’est pourquoi des études paysagères sont réalisées par des bureaux d’études spécialisés qui mettent en évidence les sensibilités du territoire.
Avant l’implantation d’un parc, un cadre réglementaire strict est respecté (Code du patrimoine, de l’urbanisme, de l’environnement, Convention internationale de protection du patrimoine mondial et naturel) et des experts comme la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CNDPS) et les Architectes des Bâtiments de France donnent leur avis sur l’impact paysager d’un projet.
Un sondage CSA d’avril 2015 montre que 71 % des riverains de parcs éoliens les considèrent comme bien implantés dans le paysage. *
* (Source FEE11.)
Les éoliennes constituent-elles un danger pour la biodiversité ?
Les impacts d’un parc éolien sont spécifiques à chaque projet et à chaque territoire. Les effets peuvent être directs ou indirects, temporaires, permanents, de courte, moyenne ou longue durée.
Pour chaque projet, une étude d’impact est réalisée. Ce travail est le plus souvent mené avec les associations de protection de l’environnement lesquelles, avec le ministère de l’Écologie, ont mis en place depuis 10 ans le programme national éolien-biodiversité pour assurer une intégration de qualité. La doctrine publique «éviter, réduire, compenser » sert de référence pour choisir le site d’implantation, définir la période des travaux et permet de diminuer l’espace occupé dans les milieux naturels ou alors de créer ou de restaurer des milieux d’intérêt écologique.
Aussi, un suivi environnemental est réalisé une fois durant les 3 premières années du parc puis tous les 10 ans.
Les éoliennes peuvent-elles dévaluer les biens immobiliers ?
La valeur d’un bien est constituée d’éléments objectifs et subjectifs. Plusieurs études et jugements rendus démontrent ainsi qu’il est difficile de trouver des données statistiques qui prouvent l’impact de la présence d’éoliennes sur le marché immobilier.
Une étude réalisée en 2010 dans le Nord-Pas-de-Calais avec le soutien de la Région et de l’ADEME conclut que, sur les territoires concernés par l’implantation de deux parcs éoliens « le volume des transactions pour les terrains à bâtir a augmenté sans baisse significative en valeur au m2 et que le nombre de logements autorisés est également en hausse ».*
Aussi, la commune de Saint-Georges-sur-Arnon, dans l’Indre, est passée de 310 habitants en 1996 à 638 au dernier recensement. Cette augmentation démographique est due, selon le Maire, aux 14 éoliennes installées en 2009. « Depuis l’installation du parc j’ai plus de 3 000 personnes qui sont venues sur ma commune pour voir le parc et les projets qui en ont découlé. Les nouveaux arrivant ne viennent pas s’installer à St Georges-sur-Arnon car le maire et le Conseil municipal sont sympas, mais surtout parce qu’il y a un environnement de bio-diversité et de transition énergétique qui plaît ! Notre commune a réellement gagné en attractivité grâce à l’éolien !» Aussi, affirme le Maire, « je n’ai jamais constaté que le prix de l’immobilier baissait. Au contraire, il y a 5 ou 6 ans on vendait le terrain à construire 10€ du m² et aujourd’hui on est à 25 € ».**
En revanche, à travers les retombées économiques (loyers et fiscalités), les parcs éoliens participent à l’amélioration des services et des équipements des collectivités locales qui jouent un rôle capital dans l’estimation de la valeur des biens immobiliers.
* Source : Rapport Évaluation de l’impact de l’énergie éolienne sur les biens immobiliers – 2010, Climat Énergie Environnement.
** Source : http://nouvelles-enr.fr/eolien-immobilier-energie-territoires
Quelle est la consommation et la production d’électricité par an en Nouvelle-Aquitaine ?
En 2017, 39,5 TWh d’électricité ont été consommés dans la région, soit 39 500 000 MWh. La production d’électricité s’élevait quant à elle à 54,3 TWh, ce qui signifie que la production de la région couvre les besoins en électricité.
Si les productions d’origine renouvelable représentent 18 % de la production totale de la région, un chiffre en constante augmentation depuis 5 ans, 83% de la production provient encore du nucléaire.
Quels sont les objectifs de la Région pour les énergies renouvelables ?
Les objectifs régionaux concernant le développement des énergies renouvelables ont été fixés par les Schémas Régionaux Climat, Air et Energie (SRCAE), à l’horizon 2020.
Ces schémas, aux anciennes frontières régionales, seront intégrés d’ici 2019 à de nouveaux schémas créés dans le cadre de la reforme territoriale, les SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Egalité des Territoires).
La Nouvelle-Aquitaine s’est fixée un objectif ambitieux pour 2020 : raccorder un total de 5 848 MW d’éolien et de solaire, dont 3000 MW pour l’éolien. Au global, à fin 2016, la région atteint ses objectifs éolien et solaire à près de 43 % en incluant les projets ayant fait une demande de raccordement mais pas encore raccordés.
Quelles sont les sources d’énergies renouvelables sur le territoire ?
Grâce au fort potentiel naturel de la région Nouvelle-Aquitaine, de multiples énergies renouvelables sont développées aujourd’hui sur le territoire : éolien, solaire, thermique, hydraulique et bioénergies, et couvrent déjà 18 % de la consommation régionale.
La Nouvelle-Aquitaine est la première région de France en production de photovoltaïque, avec un parc solaire de 2 045 MW de puissance installée en 2017 qui continue d’augmenter. Le parc éolien est en forte progression de 30 %. Excepté l’hydraulique, le parc renouvelable de la Nouvelle-Aquitaine est en hausse constante chaque année, et la Région souhaite encore explorer d’autres champs comme les énergies marines renouvelables (éolien en mer, hydrolien, houlomoteur).
La production du parc éolien sera-t-elle être consommée localement ?
Toute l’électricité produite en France est directement injectée sur le réseau électrique commun.
L’électricité est transportée grâce aux lignes à haute et très haute tension, gérées par RTE puis distribuée jusqu’aux multiples lieux de consommation à travers les lignes basse et moyenne tension gérées par des gestionnaires de réseaux comme ENEDIS.
En France, le réseau électrique est construit sur un modèle centralisé. Ainsi, une fois dans le réseau, il n’est plus possible de distinguer la provenance de l’électricité tant au niveau du lieu que du mode de production. Qu’elle soit issue du parc éolien d’une commune voisine ou d’une centrale nucléaire à l’autre bout du pays, l’électricité sera physiquement la même.
Aussi, pour garantir la traçabilité de l’électricité à leurs clients, les fournisseurs d’électricité verte peuvent recourir à des contrats directs avec les producteurs d’énergie renouvelable ou bien aux « garanties d’origine » qui certifient que l’électricité injectée par le producteur sur le réseau provient des énergies renouvelables.
Pour en savoir plus sur l’éolien et les énergies renouvelables
Comprendre l’éolien et les énergies renouvelables
http://fee.asso.fr/wp-content/uploads/2018/02/Livret_FEE_PPE_2018_WEB_280218.pdf
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-eolien-en-10-questions.pdf
L’éolien et les énergies renouvelables dans votre territoire
Bilan électrique en Nouvelle-Aquitaine :
http://www.rte-france.com/sites/default/files/bilan_electrique_nouvelle-aquitaine_2016.pdf
Projets éoliens en Nouvelle Aquitaine :
http://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/en-nouvelle-aquitaine-r4126.html
Projets éoliens dans la Vienne :
Agence Régionale d’Évaluation environnement et Climat :
https://www.arec-nouvelleaquitaine.com
Syndicat Energies Vienne :
Les acteurs engagés dans le projet